Tunisie

mercredi 8 avril 2020

God save us from Corouna

mercredi 12 septembre 2018

Une blogueuse tunisienne accusée par les autorités de faire des blagues..


Une blogueuse tunisienne accusée par les autorités de faire des blagues..
 “Je ne pensais pas qu’on n’avait même pas le droit de faire des blagues”  AMINA MANSOUR

samedi 19 août 2017

Echec de la guerre contre la corruption


Dans un commentaire à propos de la guerre contre la corruption lancée par le Premier ministre Youssef Chahed  depuis le mois de Mai, Maître Hazem Ksouri  attesta que l’Etat possède le droit de combattre la corruption, le terrorisme, et tout ce qui  nuit à l’intérêt suprême du pays. Il ajouta que cette guerre est au cœur-même du maintien de la sécurité économique, mais, qu’il faut en retour, préparer un terrain adéquat et un arsenal juridique apte à préserver les droits humains et à rendre justice à toutes les parties sans violer les lois ou les actes de procédures.

Il faudrait aussi, ajouta-il, motiver toutes les structures concernées par cette guerre en les dotant des différentes capacités matérielles et logistiques afin de mener à bien leur mission. Tel est le cas du pôle juridique, économique et financier, et pourquoi pas, leur consacrer une « police économique » pour la « filature » des hommes d’affaires, et la nature de leurs activités ?, il faudrait, dans ce sens, tirer des leçons des expériences étrangères, pour obtenir les résultats escomptés dans cette guerre difficile.

Maître H. Ksouri souligna que légalement, il existe une grave ineptie au niveau législatif, entraînant des violations de procédures telles que le gel arbitraire et la confiscation de biens de certains hommes d'affaires.

Il conclut en considérant que qualifier hâtivement certains hommes d’affaires de « corrompus » ne ferait que nuire à l’image du pays, en ayant un impact grave et négatif sur l’investissement.

mercredi 18 janvier 2017

Birth of Adam Hazem Ksouri

In the name of God, the Gracious, the Merciful.  
1. Say, "He is God, the One. 
 2. God, the Absolute. 
3. He begets not, nor was He begotten.
 4. And there is nothing comparable to Him." 


 Little Adam, you are the beginning of all things: wonder, hope, a dream of possibilities...a little sun that, in a magical way, brings warmth, happiness and light into our lives....

samedi 30 juillet 2016

Le président polonais décore le héro Nebil Pacha

 Le président de la république polonaise décore le héro  du Bardo Nebil Pacha par la médaille du sacrifice et du courage a l'ambassade de Pologne a l'occasion de la fête de l’indépendance par son excellence l'ambassadeur Iwo Byczewski.

samedi 7 novembre 2015

Birth of Yusuf Hazem Ksouri

In the name of God, the Gracious, the Merciful.
 1. Say, "He is God, the One.
 2. God, the Absolute.
3. He begets not, nor was He begotten.
4. And there is nothing comparable to Him."

                            أَنا يوسفٌ يا أَبي..أَنتَ سمَّيتني يُوسُفًا.. 

 " Little Yusuf, you are the beginning of all things: wonder, hope, a dream of possibilities...a little sun that, in a magical way, brings warmth, happiness and light into our lives...."




dimanche 2 août 2015

Trajectories of North African Foreign Fighters in Syria

The conflict in Syria has become a rallying point for jihadists from around the world. More than 20,000 foreign fighters are fighting or have fought in Syria, and most are part of jihadist groups, including Jubhat al Nusra (JAN) and Islamic State (IS). North Africa has provided a large portion of these foreign fighters, from countries as diverse as Morocco and Libya. Who are these North African fighters, and why are they going to Syria? What do they hope to accomplish there, and do they want to return to their home countries? 
 There and Back: Trajectories of North African Foreign Fighters in Syria, a new Issue Brief from the Small Arms Survey’s Security Assessment in North Africa (SANA) project, provides some answers to these questions. 
The Issue Brief examines the motivations of North African fighters, including how they were recruited and how they made their way from their home countries to the Syrian battlefields. Using available literature and media reports, supplemented with interviews with experts, activists and Syrians who have lived under the yoke of IS, the Issue Brief also explores what North African fighters in Syria hope to gain by going there, and what they plan to do when they return home. 

The Issue Brief’s primary findings include: 
  • Recruitment of foreign fighters from North Africa is still largely done face to face. News broadcasts and online media (including social media) may influence recruits but most North African fighters are recruited directly, by people they (already) know. 
  • The most effective recruiting networks are the most established groups. Ansar al-Sharia, the Libyan militant group, was established during the Libyan revolution. It has played a key role in recruiting and training both Libyan and Tunisian fighters, even more so than it’s Tunisian offshoot (Ansar al-Sharia-Tunisia). 
  • North African fighters are more likely to travel to Syria from countries that have stable, even authoritarian governments. Such governments provide fewer opportunities for local engagement, forcing prospective volunteers to look to Syria to engage meaningfully with their jihadist beliefs. 
  • Most North African fighters go to Syria with the intention of staying there. Whether it is with the aim of building the ‘new caliphate’ declared by the Islamic State, to escape difficult economic or social situations, at home or for other reasons, most fighters intend to either stay in Syria after the conflict ends or be martyred there. 
  • In Syria, reputation and experience count. Moroccans and Libyans have a reputation as effective fighters with tactical ability and experience. They often serve in senior positions within IS. Tunisians, in contrast, have less experience as fighters and are generally forced to prove themselves to their fellow jihadis, serving in more junior roles. 
  • When fighters return to their home countries, it is more likely to be because of disillusionment with the reality on the ground (Moroccans and Tunisians) in Syria or the deterioration of the situation in their home country (mostly Libyans) than it is to take up arms against their own governments.

dimanche 26 juillet 2015

Un Groupe d’experts de l’ONU appelle à des mesures urgentes pour arrêter le flux de combattants étrangers de Tunisie





TUNIS / GENÈVE (10 juillet 2015) - Le Groupe de travail des Nations Unies sur l'utilisation de mercenaires a averti aujourd'hui que des réseaux complexes de recrutement et de voyage ont enrôlé des milliers de tunisiens, hommes et femmes ainsi que des familles entières pour participer aux combats en Syrie et en Irak. La plupart des combattants auraient rejoint les groupes takfiri et d'autres groupes extrémistes à l'étranger.
« Le nombre de combattants étrangers tunisiens est l'un des plus élevés parmi ceux qui voyagent pour rejoindre les conflits à l'étranger tels qu’en Syrie et en Irak », a déclaré l'experte des droits de l’homme Elżbieta  Karska, qui dirige actuellement le Groupe d'experts, après une visite officielle* en Tunisie pour recueillir des informations sur les activités des combattants étrangers dans le pays.
Au cours de cette mission, l'experte a été informée de la présence de quelque 4.000 tunisiens en Syrie, 1000 à  1500 en Libye, 200 en Irak, 60 au Mali et 50 au Yémen. Les 625 qui sont rentrés d'Irak sont poursuivis en justice.
« Les réseaux de voyage sont complexes et œuvrent pour faire passer les recrues à travers les frontières poreuses, et parfois par des zones où la traite des personnes et la contrebande ne peuvent être contrôlées efficacement », a noté Mme Karska. « Les témoignages confirment que les routes prises comprennent le passage par la Libye vers la Turquie, puis vers la Syrie en passant par la frontière à Antakya ».
L'experte a également attiré l'attention sur les liens possibles entre les phénomènes de mercenariat et de combattants étrangers.
« Il nous a été rapporté que les recruteurs dans ces réseaux sont bien payés - un chiffre donné est de l’ordre de US$ 3000  à US$ 10000  par nouvelle recrue, selon les qualifications de la personne», a révélé Mme Karska. « Le rôle de l'argent varie donc apparemment selon le stade du recrutement et de l'activité du combattant étranger. Ceci est d'une importance particulière pour le Groupe de travail sur l'utilisation de mercenaires »,  a affirmé l’experte.
« On nous a raconté à plusieurs reprises que de nombreux combattants étrangers suivent un entrainement en Libye avant d'aller en Syrie et que l'instabilité en Libye a facilité de nombreuses activités de soutien expliquant la croissance du nombre de combattants étrangers, leur entrainement et leur voyage », a-t-elle dit. « La résolution du conflit et la solution politique en Libye seraient donc très favorables aux efforts antiterroristes de la Tunisie, » note l’experte.
Parmi les facteurs de motivation qui expliquent le nombre élevé de combattants étrangers tunisiens, l'experte a souligné les idéologies religieuses et politiques, les gains financiers, les conditions économiques et sociales, le fait d’avoir un but et un sentiment d'appartenance.
La majorité des tunisiens qui voyagent pour rejoindre des groupes extrémistes à l'étranger semblent être jeunes, souvent âgés de 18 à 35 ans. Certains de ces jeunes viennent de milieux socio-économiques défavorables,  mais aussi de la classe moyenne et des classes les plus aisées de la société. « Nous avons également été informés que des professionnels offrent leurs compétences aux groupes extrémistes et que certains semblent avoir été attirés à tort par des récits de bravoure et d’exaltation », a déclaré la présidente du Groupe.
Mme Karska a noté que « selon les témoignages, les femmes qui représentent un petit nombre, ont peut-être également rejoint ces groupes pour des raisons similaires, ainsi que pour des raisons humanitaires ou personnelles afin de rejoindre leurs maris ou partenaires ». Le Groupe de travail a également été informé du phénomène croissant de familles entières qui se déplacent vers les zones de conflit.
« Un facteur, ou une combinaison de plusieurs d’entre eux, peuvent être pertinents, rendant ainsi les profils des combattants étrangers assez variés », a déclaré l'experte, exhortant le Gouvernement tunisien à adopter un plan stratégique national pour aborder la question d’une manière globale et stratégique plusieurs niveaux.
« Un plan stratégique national doit donc répondre à la diversité des profils et des méthodes de recrutement et avoir des effets immédiats, à moyen et long terme, tout en veillant à l’équilibre entre les mesures punitives et sociales et s’assurant de l’adoption des standards internationaux des droits de l'homme et de tous ses éléments », a déclaré l’experte.
Le Groupe de travail a salué les efforts des autorités tunisiennes qui envisagent des solutions alternatives aux solutions punitives pour les combattants rapatriés, y compris les approches sociales, culturelles et religieuses. À cet égard, les experts ont recommandé la nécessité de préserver un équilibre entre les mesures punitives et sociales, afin de trouver des réponses  à l’origine et aux causes structurelles du phénomène des combattants étrangers.
Au cours de la visite de huit jours, la délégation a tenu des réunions à Tunis et Monastir et a visité la prison de Mornaguia. Elle a également rencontré des représentants des pouvoirs  exécutif, législatif et judiciaire, des universitaires et des représentants d'organisations de la société civile, y compris des familles de personnes ayant rejoint des conflits à l'étranger. Des réunions ont également eu lieu avec des représentants des agences de l'ONU et d'autres partenaires internationaux.
Le Groupe d'experts présentera son premier rapport sur la question des combattants étrangers à l'Assemblée générale des Nations Unies plus tard cette année. Ce premier rapport comprendra des faits recueillis au cours de sa visite en Tunisie et dans d'autres pays, ainsi que des informations reçues des États membres des Nations Unies et d’autres acteurs.

mardi 23 juin 2015

TUNIS AND JORDAN PROJECT: LOBBYING FOR ATT IN THE MENA REGION



 As the last preparatory meeting is coming up in Geneva in July 2015, Control Arms, in cooperation with Permanent Peace Movement/ Lebanon (PPM) joined efforts to promote the ATT in the MENA (Middle East and North Africa) region during the month of May. So far, six countries belonging to the League of Arab States have signed ATT, but none have ratified. 


Tunisia and Jordan are two Arab countries that are regarded positively towards ATT, but haven’t signed it yet. For this reason, Control Arms supported a project targeting lobbying activities in Tunisia and Jordan, implemented by Permanent Peace Movement. In Tunis, cooperating partner, the Free Tunisia Association, presided by Hazem Ksouri organized a round table conference on 28 May 2015 as part of a media and lobbying campaign for ATT. 




Approximately 50 persons from the media, civil society, research centers, law, business and government attended the round table conference on 28 May 2015. In Jordan, Permanent Peace Movement met with Jordanian officials from the Ministry of Interior (Human Rights Department), the Ministry of Foreign Affairs (International organizations department) and the parliament (Committee of Legal Affairs ). Those met with in both countries consider the current instability that the MENA region is witnessing in the moment as a big threat to their national as well as regional security, not to mention that both countries are fighting extremism within their on their borders. Due to this current situation, Tunisia as well as Jordan, although friendly towards ATT, are currently reluctant to sign the treaty.  

However, in Tunisia there are possibilities to cooperate with members of parliament and civil society for future arms control projects and lobbying activities. In Jordan, the parliament seems to be ready to sign ATT, but lobbying efforts have to be directed towards the government. 


 http://controlarms.org/en/

mercredi 6 mai 2015

STATEMENT BY THE U.S. SPECIAL ENVOY TO MONITOR AND COMBAT ANTI-SEMITISM IRA FORMAN ON LAG B'OMER PILGRIMAGE IN DJERBA, TUNISIA

Statement by the U.S. Special Envoy to Monitor and Combat Anti-Semitism Ira Forman on Lag B'Omer Pilgrimage in Djerba, Tunisia 
I am honored to attend this year’s Lag B’Omer pilgrimage in Djerba, a historic center of North African Judaism.  Since entering the role of Special Envoy to Monitor and Combat Anti-Semitism for the United States Government in 2013, I have visited many Jewish communities, including across Europe and South America.  I am always heartened by the areas where civil society organizations and governments are bridging cultural, ethnic, and religious divides to collectively beat back intolerance and hate – efforts that are so important in light of the persistent threat anti-Semitism poses throughout the world.  On this first visit to Tunisia, I am looking forward to meeting members of the Jewish community from Tunis and Djerba – a community with roots in this land dating back over 2,500 years – and hearing about their experiences in modern day Tunisia.  While once vibrant Jewish societies have vanished across the Middle East and North Africa, Tunisia stands tall as an example of how Jews and Muslims can live side-by-side.  This spirit has been demonstrated throughout many spheres in Tunisia, such as the success of the most recent elections and continued efforts to consolidate an inclusive and participatory democracy.
The presence of high-ranking Tunisian government officials in today’s pilgrimage is a welcome indication of this government’s ongoing appreciation of Tunisia’s rich and diverse religious traditions.  During this trip I will be speaking with government officials to learn about the many efforts they are taking to ensure the security of Tunisia’s Jewish citizens and to ensure that Tunisia remains a pluralistic nation that stands for religious tolerance. 
I am honored to attend this year’s Lag B’Omer pilgrimage in Djerba, a historic center of North African Judaism.  Since entering the role of Special Envoy to Monitor and Combat Anti-Semitism for the United States Government in 2013, I have visited many Jewish communities, including across Europe and South America.
I am always heartened by the areas where civil society organizations and governments are bridging cultural, ethnic, and religious divides to collectively beat back intolerance and hate – efforts that are so important in light of the persistent threat anti-Semitism poses throughout the world.  On this first visit to Tunisia, I am looking forward to meeting members of the Jewish community from Tunis and Djerba – a community with roots in this land dating back over 2,500 years – and hearing about their experiences in modern day Tunisia.  While once vibrant Jewish societies have vanished across the Middle East and North Africa, Tunisia stands tall as an example of how Jews and Muslims can live side-by-side.
This spirit has been demonstrated throughout many spheres in Tunisia, such as the success of the most recent elections and continued efforts to consolidate an inclusive and participatory democracy.
The presence of high-ranking Tunisian government officials in today’s pilgrimage is a welcome indication of this government’s ongoing appreciation of Tunisia’s rich and diverse religious traditions.  
During this trip I will be speaking with government officials to learn about the many efforts they are taking to ensure the security of Tunisia’s Jewish citizens and to ensure that Tunisia remains a pluralistic nation that stands for religious tolerance. 

dimanche 22 mars 2015

Libyan Weapons Market

Jihad en Syrie : l'horizon de nombreux Tunisiens

©AFP
©AFP

Ils sont de plus en plus nombreux, ces jeunes Tunisiens, âgés entre 14 et 30 ans qui s’enrôlent pour aller combattre en Syrie et accomplir le jihad. Comment ce petit 
pays, héritier d’une tradition laïque, est devenu le principal exportateur de djihadistes dans le monde arabe ? Éléments de réponse. 


La vidéo a été visionnée par plusieurs milliers de Tunisiens. Les images sont difficilement soutenables. Elles mettent en scène ce printemps, près d’Alep, 7 hommes agenouillés le visage vers le mur. Une voix prononce leurs noms, parmi eux deux Tunisiens âgés de 30 ans. Quelques secondes plus tard, les sept captifs sont exécutés d’une balle dans la tête par des islamistes du Front Al Nosra. Les deux jeunes hommes qui appartenaient au groupe jihadiste de l’Etat islamique en Irak et au Levantont été victimes des affrontements entre les deux principales entités intégristes en Syrie. Ils ne seront sans doute pas les derniers. La Syrie est devenue en quelques mois un horizon sinon un avenir pour de nombreux jeunes Tunisiens.  

L’ampleur du phénomène surprend le  gouvernement et de nombreux acteurs de la société civile, comme Messaoud Romdhani, militant des droits de l’Homme. « Entre 5000 et 6000 jeunes hommes âgés entre 14 et 30 ans sont partis, faire le djihad en Syrie contre le régime de Assad. Ce chiffre, à l’échelle de la population du pays (un peu plus de 10 millions d’habitants, ndlr), est tout simplement effarant. La Tunisie exporte plus de djihadistes en Syrie que le plus grand pays du monde arabe : l’Égypte. Les Tunisiens formeraient avec les Saoudiens le premier contingent de djihadistes étrangers », explique Messaoud Romdhani. 

Plus de 2 000 Tunisiens seraient morts en Syrie, selon le ministère de l’Intérieur tunisien. La petite ville de Ksibet el-Médiouni de 10 000 habitants, près de Monastir a vu plus d’une dizaine de ces jeunes habitants partir en Syrie en 2013. Presque chaque Tunisien connaît dans son entourage proche ou lointain quelqu’un qui a été tenté par l’aventure syrienne. « Je vis à Kairouan, mes deux voisins, un jeune couple, ont disparu du jour au lendemain. La famille, désespérée, m’a confié que ces derniers se trouvaient en Syrie », témoigne Messaoud Romdhani. 

Un combattant rebelle devant le siège de l'EIIL à Alep ©AFP
Un combattant rebelle devant le siège de l'EIIL à Alep ©AFP
Des familles otages 

Ce membre de la ligue des droits de l’Homme tunisienne, est l’un des cofondateurs du ‘Collectif Syrie’. L’association cherche à rapatrier ces jeunes de Syrie. Plus de 135 familles ont frappé à la porte de l’association dès les premiers jours de sa création. Mais aucun jeune n’est rentré pour l’instant. « Beaucoup de ces candidats au jihad ont été capturés par les forces de Bachar El Assad et croupissent dans les geôles du régime. Le gouvernement tunisien ne veut pas dialoguer avec Damas et soutient officiellement la rébellion contre le régime. Bachar El Assad demande à la Tunisie qu’elle coopère et qu’elle assume ses responsabilités. Les familles sont otages de cette situation politique », explique le militant des droits de l’Homme. 

Grâce au ‘Collectif  Syrie’ une délégation d’une vingtaine de familles et des ONG est pourtant allée en juin dernier rencontrer les prisonniers. Sur ordre du gouvernement syrien, les visites ne duraient que dix minutes. Messaoud Romdhani était présent. « Certains d’entre eux restaient enfermés dans leurs convictions. L’un d’eux a refusé d’embrasser sa sœur, en larmes. D’autres ont regretté leurs choix, devant la présence de leurs mères. J’ai surtout été frappé par le très bon niveau d’éducation de certains de ces jeunes. Beaucoup de ces familles avaient soutenu leurs enfants dans leurs études. Elles ne comprennent toujours pas ce qui s’est passé », explique Messaoud Romdhani. 



Bachar Al-Assad et ses généraux ©AFP
Bachar Al-Assad et ses généraux ©AFP
Pourquoi 

Comment en est on arrivé là ? « Sous Ben Ali, les mosquées restaient étroitement surveillées. Les services du régime scrutaient le contenu des prêches. La révolution a fait sauter ce verrou. L’islam salafiste, financé par des capitaux venus d’Arabie saoudite et du Qatar, s’est progressivement imposé dans près de la moitié des mosquées du pays », assure l’homme chargé du ‘Collectif Syrie.’ 

Les premiers gouvernements de la  jeune démocratie tunisienne n’ont pas immédiatement perçus les dangers de cette prise de contrôle de nombreux lieux de culte par les salafistes. Rached Ghanouchi, leader de Ennhada le parti islamique tunisien au pouvoir, d’octobre 2011 à janvier 2014 a essayé de faire de ces intégristes des alliés politiques. Ennahda a finalement pris ses distances avec la mouvance salafiste au lendemain de l’attaque contre l’ambassade américaine en septembre 2012 en plein Tunis. 

La répression contre les djihadistes a véritablement commencé en 2013 avec le démantèlement des premières cellules de recrutement. La réponse fut trop tardive. « Pendant plus d’un an, les intégristes ont pu tisser leurs toiles sur tout le territoire, sans aucune véritable opposition. Les bureaux d’enrôlement pour le djihad en Syrie se trouvaient même à l’entrée des mosquées en pleine rue, notamment à Kasserine dans le centre du pays. Les recrutements ne se font plus au grand jour mais les idées des salafistes ont tellement imprégné une partie de la société que la tentation syrienne reste de fait difficile à éradiquer pour les autorités », indique le militant des droits de l’Homme. Le mouvement Ansar al  Charia(partisans de la charia), interdit le 27 mai 2013, compterait ainsi environ 100 000 partisans dans le pays. « Les portes des mosquées ont désormais cédé la place à la propagande sur le web où les jeunes Tunisiens sont invités à sauver les musulmanes violées par les troupes de Assad », ajoute Messaoud Romdhani. 

Rached Ghanouchi, leader de Ennhada le parti islamique tunisien au pouvoir ©AFP
Rached Ghanouchi, leader de Ennhada le parti islamique tunisien au pouvoir ©AFP
Frontière poreuse 

Les instruments de répression en outre ne fonctionnent pas. Les forces de sécurités, fragilisées par des coupures budgétaires manqueraient cruellement de moyens. Le ministère de l’Intérieur annonce avoir bloqué aux frontières plus de 6000 candidats au jihad en 2013 mais les acteurs de la société civile se méfient de ce triomphalisme. « La frontière entre la Tunisie et la Libye reste poreuse. Combien sont passés ? », s’interroge Messaoud Romdhani. 

Les candidats au jihad affluent en Libye, pays sans État, et participent à des camps d’entraînements. Ils partent ensuite pour la Turquie et essayent de franchir la frontière avec la Syrie là où des groupes armées attendent leurs venues, selon le fondateur du ‘Collectif Syrie‘. Hazem Ksouri, avocat au barreau de Tunis, spécialiste des questions de lutte contre le terrorisme, estime que la recrudescence du nombre de jeunes candidats au jihad ne peut pas être dissociée des problèmes sociaux qui frappent le pays. « Tous les policiers ne suffiront pas à juguler ces départs si on ne donne pas d’avenir aux populations les plus en difficultés. Plus de 300 000 jeunes Tunisiens n’ont pas d’emploi, et sont souvent de jeunes diplômés. Dans le sud tunisien, les familles ne mangent qu’une fois par jour. Les intégristes ciblent ainsi prioritairement ces populations fragiles. Les salafistes ont de l’argent et répondent à une demande sociale. Le jihad donne à ces jeunes chômeurs un rôle, une fierté et un sens à leurs vies », décrit l’avocat. 



Saïf Eddine Errais, porte-parole du groupe salafiste Ansar al-charia ©AFP
Saïf Eddine Errais, porte-parole du groupe salafiste Ansar al-charia ©AFP
Chômage 

Abou Zakaria, djihadiste tunisien en Syrie, invite en effet, dans une vidéo , les chômeurs à rejoindre le combat. « Si vous avez un emploi, je comprend votre réticence. Si vous êtes au chômage, venez la vérité est ici », peut-on entendre. Aujourd'hui, la vidéo tourne en boucle sur les sites islamistes du pays. 

« Ces dernières années les principales forces politiques ont été accaparées par des questions idéologiques et constitutionnelles. Il est temps que l’agenda social redevienne prioritaire, trois ans après la révolution », dénonce l’avocat Hazem Ksouri. « Les familles que nous aidons dans la recherche de leurs fils viennent effectivement majoritairement des classes populaires les plus défavorisées », confirme Messaoud Romdhani du Collectif Syrie. Mais ces derniers temps, « les recruteurs salafistes commencent à toucher les enfants des classes moyennes », s’alarme également le militant des droits de l’Homme. « Leurs outils de propagande et le charisme de certains prédicateurs restent efficaces. Leurs idées traversent désormais un spectre sociale plus large ». Le secrétaire général de la ligue des droits de l’Homme de Tunisie, Abderraham  Hedhili, a ainsi failli perdre son fils de 14 ans, embrigadé par les islamistes qu’il défendait pourtant devant les tribunaux. Le grand copain de 17 ans est, lui, parti. 
Source tv5monde

jeudi 5 février 2015

dimanche 11 janvier 2015

Readout of the President’s Call with President Caid Essebsi of Tunisia | The White House

Readout of the President’s Call with President Caid Essebsi of Tunisia | The White House

President Obama called President Beji Caid Essebsi of Tunisia today to congratulate him on his victory in Tunisia’s first presidential election under its new constitution.  The President commended Tunisians for the spirit of peaceful compromise that has prevailed throughout their historic democratic transition of the last four years.  He underscored the United States’ intent to continue strengthening and expanding our strategic partnership with Tunisia and emphasized our readiness to assist the incoming government as it works to meet all Tunisians’ aspirations for security and economic opportunity.  The two leaders affirmed their desire for continued close cooperation and President Obama invited President Caid Essebsi to visit Washington to continue their discussion at a mutually agreeable date.

dimanche 27 juillet 2014

Tunisie : les citoyens trop taxés ?

Des montages photo tournent sur la Toile. Ils présentent notamment des écrins qui remplacent les alliances de mariage par des timbres fiscaux.
Des montages photo tournent sur la Toile. Ils présentent notamment des écrins qui remplacent les alliances de mariage par des timbres fiscaux.

Les nouvelles mesures fiscales du gouvernement de Mehdi Jomaa soulèvent des critiques. Elles touchent notamment au mariage et à l’accès du citoyen à l’appareil judiciaire. Explications.


L’Etat tunisien est exsangue financièrement. Le gouvernement de Mehdi Jomaa cherche désespérément de nouvelles ressources pour boucler les fins de mois. Le projet de loi de finance en discussion à l’Assemblée constituante prévoit de nouvelles taxes, toutes plus originales que les autres pour le citoyen tunisien. Les consommateurs devront ainsi payer de nouvelles taxes sur : le tabac, les cartes de recharge pour la téléphonie mobile, les tickets de loto sportif. Mais c'est l’instauration de timbres fiscaux sur les contrats de mariage et sur les recours judiciaires, prévue aussi par le texte, qui fait le plus jaser. Les réseaux sociaux n’ont pas tardé à réagir. Le gouvernement de Medhi Jomaa est qualifié de "maniaque du timbre". Les alliances d'un mariage sont ainsi remplacées par des timbres fiscaux sur de nombreux montages photo. Le ministre des Finances Hakim Ben Hammouda a bien confirmé l’instauration de cette taxe sur le mariage malgré l’opposition de quelques députés.

Hazem Ksouri, avocat au barreau de Tunis et membre influent de la société civile, peste contre les dernières mesures fiscales du gouvernement. "La taxe sur le mariage de 30 dinars (près de 13 euros) peut faire sourire. Mais c’est un acte civil dont l’accès universel n’est plus forcément garanti. Pour beaucoup de Tunisiens, le coût du timbre fiscal peut représenter près de 10 % de leurs revenus", estime l’avocat. Le salaire minimum est de 300 dinars (un peu moins de 150 euros). "C’est totalement incompréhensible. L’Assemblée constituante est dominée par les islamistes. Le parti islamiste Ennahda organisait même des mariages collectifs dans ses fiefs pour promouvoir les valeurs familiales", ajoute Hazem Ksouri.


Inégalité

L’avocat se montre cependant bien plus préoccupé par les nouvelles taxes que devront payer les justiciables. "Le système judiciaire tunisien reste encore très politisé. De nombreux juges se déterminent en fonction de telle ou telle orientation idéologique, ce qui explique notamment les condamnations de chanteurs ou d’artistes sur des bases juridiques totalement inexistantes. Certains magistrats ne cachent même pas leur appartenance à l’islam politique. L’appel est souvent donc inévitable et, en tant qu’avocat, il faut souvent prier pour tomber sur les quelques magistrats soucieux de l’Etat de droit. Maintenant, ce que l’on pourrait appeler le ‘mur de l’argent’ va s’ajouter à cette politisation néfaste de la justice tunisienne. En tant qu’avocat, je paierai de ma propre poche 18 dinars (près de 8 euros) pour un recours en appel. Mon client déboursera pour sa part 30 dinars (près de 13 euros). Un pourvoi devant la cour de cassation coûtera quelque 50 dinars (plus de 21 euros). Certains de mes clients pourront payer mais d’autres non", confie-t-il.

Les internautes ont déjà proposé leur propre modèle de timbre, sur le ton de l'humour.
Les internautes ont déjà proposé leur propre modèle de timbre, sur le ton de l'humour.
Le recours devant un tribunal administratif devrait être également taxé de l’ordre de 50 dinars. Est-ce qu’il s’agit d’une volonté d’affaiblir les droits de la défense ?  Est-ce que ce gouvernement espère désengorger les tribunaux en incitant les gens à ne pas faire appel ? Difficile à dire, selon Hazem Ksouri. "Ce gouvernement est un rassemblement de comptables. Mais nous allons, hélas, rentrer dans une justice de type censitaire. Le droit à l’appel d’une décision de justice sera interdit aux milieux populaires. La démocratie ne se résume pas à la mise en place d’élections libres. Elle se mesure également à travers la mise en place de l’égalité devant la loi. C’est un mauvais coup porté à la démocratie tunisienne", estime le juriste.  
  


“Jours du gouvernement comptés“

Les recettes fiscales de l’Etat ont été mises à mal par la baisse, notamment, de l’activité économique et par les mauvais résultats de l’industrie touristique. "L’Etat est aussi dépendant de la bonne santé des mines de phosphate de Gafsa (dans le Sud tunisien, ndlr). Les exportations de phosphate et de ses dérivés ont fortement chuté en 2013. Le gouvernement a envisagé un moment de baisser sensiblement les salaires des agents de l’Etat, avant d’y renoncer pour des raisons sociales", précise l’économiste. "L’affaire de ces micro taxes, notamment sur le mariage, peut apparaître anecdotique. Elle montre surtout que la mise en place d’un gouvernement de technocrates, attendus justement sur les questions économiques, n’a pas permis de redresser la situation difficile du pays. Il n’y a pas eu d’effet Mehdi Jomaa", précise Mongi Boughzala.  

Le chômage des jeunes diplômés dépasse ainsi toujours les 50 %. "Les derniers mois d’Ennahda au pouvoir ont été difficiles, commente l'économiste. Les conflits sociaux étaient nombreux. Le paysage social est certes un peu plus apaisé mais les investisseurs internationaux et privés savent que les jours de ce gouvernement sont comptés. Ils attendent tous le résultat des prochaines élections (législatives, ndlr) du mois d’octobre pour savoir si le pays va connaître une certaine stabilité politique propice à leurs activités."


Quels résultats ?

Les résultats budgétaires de ces nouvelles mesures fiscales restent pourtant très minces. "Le timbre fiscal sur le mariage ne devrait rapporter qu’un million de dinars à l’Etat(près de 432 000 euros, ndlr). Les timbres fiscaux sur les procédures d’appel d’une décision de justice permettront d’encaisser seulement 3 millions de dinars. Ces nouvelles taxes auront peu d’incidence sur les comptes de l’Etat", constate Mongi Boughzala, professeur d’économie à l’université El Manar de Tunis.  

Le budget de l’Etat dépasse les 28 milliards de dinars (un peu moins de 13 milliards d’euros) avec un déficit d'environ 5 milliards de dinars.  "Ces mesures relèvent de l’affichage politique, notamment auprès des investisseurs et des grandes institutions internationales que sont le Fonds monétaire international, la Banque mondiale ou la Banque africaine de développement. Le gouvernement veut montrer auprès de ces bailleurs qu’il essaie de juguler le déficit budgétaire de l’Etat", estime l’économiste. 

dimanche 8 juin 2014

20 Mars 1956

 


Le parti Néo-Destour de Habib Bourguiba est au coeur de la marche vers l'indépendance de la Tunisie qui se frotte à la résistance française au début des années 50. Au principe de « cosouveraineté » quepréconise Paris, s'oppose celui de l'indépendance complète que réclament un nombre grandissant deTunisiens. Le recours à des actes de violence provoque de nombreuses arrestations. Les réformesadoptées restent insatisfaisantes jusqu'à ce que Pierre-Mendès France accorde l'autonomie interne en juillet 1954. À la faveur de l'évolution de la situation marocaine, Bourguiba, vainqueur d'un bras de ferau sein du Néo-Destour, signe à Paris, avec le psident du Conseil Christian Pineau, le protocole confirmant l'indépendance de la Tunisie. La proclamation, faite le 20 mars 1956, est suivie par des élections que remportent haut la main le Néo-Destour et ses alliés du Front national. En juillet 1957, la monarchie est abolie et la République de Tunisie proclamée avec Bourguiba pour président.

Composition du 1er Gouvernement 
Habib Bourguiba, Premier Ministre, Ministre des Affaires Étrangères et Ministre de la Défense;
Bahi Ladgham, Vice-Premier Ministre;
Taieb M'hiri, Ministre de l'Intérieur;
Mongi Slim, Ministre d'État sans portefeuille;
Ahmed Mestiri, Ministre de la Justice;
Mahmoud Materi, Ministre de la Santé Publique
Lamine Chebbi, Ministre de l'Éducation
Hédi Nouira, Ministre des Finances;
Ferjani Bel Haj Ammar, Ministre du Commerce et de l'Industrie;
Ezzedine Abbassi, Ministre des Travaux Publics;
Moustapha Filali, Ministre de l'Agriculture;
Mahmoud Khiari, Ministre des PTT;
André Barouche, Ministre de l'Équipement et de l'Habitat;
Mohamed Chakroun, Ministre des Affaires Sociales;
Azzouze Rebai, Secrétaire d'État à la Jeunesse et au Sport;
Bechir Ben Yahmed, Secrétaire d'État à l'Information.

Quelques dates importantes qui ont suivi l'indépendance


25 mars 1956 : Election des membres de l’Assemblée Nationale Constituante. Triomphe des listes du «Front National», présidé par le Néo Destour, et des organisations nationales alliées : l’UGTT, l’UTICA et l’UNA (fondée le 2 décembre 1955) et un certain nombre d’indépendants.

9 avril 1956 : Tenue de la première réunion de l’Assemblée Nationale Constituante, au cours de laquelle le leader Habib Bourguiba est élu président de l’Assemblée.

17 avril 1956 : Discours du leader Habib Bourguiba devant l’Assemblée Nationale Constituante et présentation du programme du Gouvernement de l’Indépendance.

18 avril 1956 : Tunisification de la sûreté nationale.
15 juin 1956 : Reconnaissance, par le France, de l’exercice, par l’Etat tunisien, de sa souveraineté extérieure.
24 juin 1956 : Création de l’armée nationale.
26 juin 1956 : Suppression du corps des «Amels» (préfets du Bey) qui est remplacé par le corps des gouverneurs.

31 juillet 1956 : Tunisification de la Radio.

13 août 1956 : Promulgation du Code du Statut Personnel.

8 octobre 1956 : Création de la Garde nationale.
26 Avril 1957: Proclamation de la République

3 novembre 1958 : Inauguration de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), annonce de l’émission du dinar et suppression de l’union douanière avec la France.


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