Un colonel et un soldat assassinés dans le centre du pays
L’assassinat, hier, du colonel Tahar Ayari et de Walid Haji de l’armée tunisienne à Rouhia (nord) par un groupe armé mené par deux Libyens, remet au devant de la scène la menace terroriste qui risque de mettre en danger le processus démocratique. Le pays de la Révolution du jasmin enregistre les premières victimes du terrorisme. «C’est la première fois depuis la révolution que des militaires tunisiens se font tuer par des terroristes», a déclaré une
source militaire.
La Tunisie post-Ben Ali fait-elle face à des manœuvres de déstabilisation pour faire capoter sa révolution ? Où est-elle réellement en train de faire «connaissance» avec la nébuleuse Al Qaîda devenue la marque de fabrique de tous les attentats commis dans le monde ? Ces questions coulent de source tant la multiplication des alertes terroristes intervient en amont d’un processus politique, certes laborieux, mais prometteur pour l’avenir démocratique de la Tunisie. L’assassinat hier du colonel Tahar Ayari et de Walid Haji de l’armée tunisienne à Rouhia (nord) par un groupe armé mené par deux Libyens qui avaient sur eux «des passeports», replace la Tunisie, dans la rubrique des pays «infestés» par les apôtres de Ben Laden. Bien que ce double crime n’ait pas été encore revendiqué les premiers commentaires ne laissent pas l’ombre d’un doute quant à la «filiation» des auteurs. Al Jazeera a rapporté hier, citant une source militaire tunisienne, que le «groupe terroriste de Seliana ayant commis l’attentat appartient bien à Al Qaîda».
Auparavant, la radio tunisienne Mosaïque FM a donné, hier, une première piste qui pourrait appuyer l’hypothèse de l’internationale terroriste, en précisant que les militaires tunisiens ont été tués dans des affrontements qui les ont opposé à un «groupe armé de 9 personnes de nationalité tunisienne, algérienne et libyenne appartenant au réseau Al Qaîda». Il se confirme donc que cette attaque soit l’œuvre de l’organisation désormais dirigée par l’Egyptien Seif Al Adl. Et les deux militaires tunisiens tués sont les premières victimes de «terrorisme» dans la Tunisie libérée de son dictateur Ben Ali. «C’est la première fois depuis la révolution (tunisienne qui a causé la chute du président Ben Ali, le 14 janvier) que des militaires tunisiens se font tuer par des terroristes», a déclaré une source militaire confirmée par une source judiciaire à l’AFP.
La main d’El Gueddafi ?
Cet attentat, premier du genre, est d’autant plus inquiétant pour une Tunisie, encore souffrante, que les deux Libyens et leurs acolytes étaient armés jusqu’ aux dents. «Ils portaient des ceintures d’explosifs et il s’agit de terroristes», affirme une source autorisée. Et d’ajouter que les échanges de tirs ont démarré après l’arrivée «de deux hommes (libyens) en provenance de Sbiba qui se sont dirigés vers un parc de stationnement à Rouhia et d’ouvrir le feu sur des unités de l’armée et de la garde nationale». Le ministère tunisien de l’Intérieur, lui, parle de «trois terroristes armés», retrouvés morts.
En tout état de cause, ce double assassinat marque l’infiltration des éléments d’Al Qaîda en terre tunisienne. Et cela fait craindre le pire pour un si petit pays dépourvu de moyens de lutte et qui fait face à une incertitude politique. Preuve en est que dimanche, les autorités de ce pays avaient annoncé l’arrestation d’un Algérien et d’un Libyen, suspectés d’appartenance à Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI) et en possession d’explosifs, à Nekrif (sud), dans la région de Tataouine.
Ce coup de filet est aussi considéré comme la «première arrestation» de membres présumés d’AQMI en Tunisie. Le ministre français de la Coopération, Henri de Raincourt, a reconnu que des «stocks d’armes ont été transférés hors de Libye», à la faveur du soulèvement actuel contre Mouammar El Gueddafi. «Il est exact aujourd’hui qu’un certain nombre d’armes sont sorties de Libye. Où sont-elles arrivées ? On ne le sait pas forcément et précisément», a-t-il déclaré à la chaîne de télévision TV5. Depuis hier, on peut légitimement penser que ces armes ont pu «servir» à Rouhia au nord de la Tunisie, pour tuer le colonel et son soldat. Mais rien ne dit que ces armes en provenance de Libye ne soient pas celles d’El Gueddafi qui, dans sa tentative désespérée de sauver son trône, serait tenté de provoquer le chaos chez ses voisins. De là à soutenir qu’Al Qaîda a déjà pris pied en Tunisie, c’est un pas que beaucoup ont allégrement déjà franchi.
Auparavant, la radio tunisienne Mosaïque FM a donné, hier, une première piste qui pourrait appuyer l’hypothèse de l’internationale terroriste, en précisant que les militaires tunisiens ont été tués dans des affrontements qui les ont opposé à un «groupe armé de 9 personnes de nationalité tunisienne, algérienne et libyenne appartenant au réseau Al Qaîda». Il se confirme donc que cette attaque soit l’œuvre de l’organisation désormais dirigée par l’Egyptien Seif Al Adl. Et les deux militaires tunisiens tués sont les premières victimes de «terrorisme» dans la Tunisie libérée de son dictateur Ben Ali. «C’est la première fois depuis la révolution (tunisienne qui a causé la chute du président Ben Ali, le 14 janvier) que des militaires tunisiens se font tuer par des terroristes», a déclaré une source militaire confirmée par une source judiciaire à l’AFP.
La main d’El Gueddafi ?
Cet attentat, premier du genre, est d’autant plus inquiétant pour une Tunisie, encore souffrante, que les deux Libyens et leurs acolytes étaient armés jusqu’ aux dents. «Ils portaient des ceintures d’explosifs et il s’agit de terroristes», affirme une source autorisée. Et d’ajouter que les échanges de tirs ont démarré après l’arrivée «de deux hommes (libyens) en provenance de Sbiba qui se sont dirigés vers un parc de stationnement à Rouhia et d’ouvrir le feu sur des unités de l’armée et de la garde nationale». Le ministère tunisien de l’Intérieur, lui, parle de «trois terroristes armés», retrouvés morts.
En tout état de cause, ce double assassinat marque l’infiltration des éléments d’Al Qaîda en terre tunisienne. Et cela fait craindre le pire pour un si petit pays dépourvu de moyens de lutte et qui fait face à une incertitude politique. Preuve en est que dimanche, les autorités de ce pays avaient annoncé l’arrestation d’un Algérien et d’un Libyen, suspectés d’appartenance à Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI) et en possession d’explosifs, à Nekrif (sud), dans la région de Tataouine.
Ce coup de filet est aussi considéré comme la «première arrestation» de membres présumés d’AQMI en Tunisie. Le ministre français de la Coopération, Henri de Raincourt, a reconnu que des «stocks d’armes ont été transférés hors de Libye», à la faveur du soulèvement actuel contre Mouammar El Gueddafi. «Il est exact aujourd’hui qu’un certain nombre d’armes sont sorties de Libye. Où sont-elles arrivées ? On ne le sait pas forcément et précisément», a-t-il déclaré à la chaîne de télévision TV5. Depuis hier, on peut légitimement penser que ces armes ont pu «servir» à Rouhia au nord de la Tunisie, pour tuer le colonel et son soldat. Mais rien ne dit que ces armes en provenance de Libye ne soient pas celles d’El Gueddafi qui, dans sa tentative désespérée de sauver son trône, serait tenté de provoquer le chaos chez ses voisins. De là à soutenir qu’Al Qaîda a déjà pris pied en Tunisie, c’est un pas que beaucoup ont allégrement déjà franchi.