Tunisie

jeudi 21 mai 2009

La Gouvernance mondiale après le 11 septembre 2001

Par Hazem KSOURI


Pour aborder ce sujet il est préférable d’en donner tout d’abord une définition (Section I), puis d’analyser la gouvernance économique (Section II), suivi de la gouvernance politique (Section III), et enfin dans une dernière partie définir la gouvernance militaire (Section IV).

I. Définitions

A. Qu’est ce que la gouvernance mondiale?

Pour répondre à cette question d’actualité il faut avant tout chercher l’origine du mot(a), puis essayer de donner son interprétation selon les institutions internationale(b).

a. L’origine du mot

Ce terme, aujourd’hui employé dans de nombreux domaines, était utilisé en ancien français au XIIIè siècle comme l’équivalent de “ gouvernement ” (l’art et la manière de gouverner). Il passe en anglais (gouvernance) au siècle suivant avec la même signification. Cette notion désignait le partage du pouvoir entre les différents corps constitutifs de la société médiévale anglaise.

Machiavel, et son art de gouverner, faisait référence à cette notion de gouvernance. En se plaçant du côté du Prince, de l’homme d’Etat, Machiavel affirmait que si les citoyens devaient soumission à leur Prince, ce dernier devait rendre son Etat prospère au nom de la grandeur. L’absence de contrainte éthique dans l’acquisition puis dans la conservation du pouvoir, permettait au Prince d’user de la propagande, de la ruse, de la duplicité, de la flatterie, du paraître, même si en réalité il était obligé d’agir contre sa pensée. Cette attitude lui permettait de disposer du pouvoir, mais dans le seul but d’agir pour le respect d’une éthique d’Etat, pour la raison d’Etat, sa pérennité, et non pour un enrichissement personnel. En quelque sorte, le Prince devait répondre aux demandes des citoyens qui l’avait élu, par son action en faveur de la prospérité de l’Etat.

b. La gouvernance selon les institutions internationales

Après être tombée en désuétude, cette notion refait surface dans le monde universitaire anglo-saxon à la fin des années 1980, de manière concomitante à celle de “ mondialisation ” ou de “ globalisation ”. Mais cette fois, elle est appliquée à l’analyse des différences de développement entre les nations.
A partir de 1986, la Banque mondiale initie une étude des conditions de réussite ou d’échec des plans d’ajustement structurel qu’elle propose depuis dix ans aux pays du sud. De cette étude ressort un constat : le succès ou l’échec d’une nation luttant contre la pauvreté ou sa décision

d’entreprendre une telle croisade est très liée au type de gouvernance qu’elle applique ou à la qualité de cette gouvernance. Une nation qui écoute sa population, ses pauvres, et qui les fait participer à cette planification, organise une bonne gouvernance contre la pauvreté.

La gouvernance selon la Banque mondiale (mais aussi le FMI) est l’art de gouverner pour obtenir un développement économique, social et institutionnel soutenu. Tout en restant à l’écart de la structure des institutions et de la vie politique intérieure du pays aidé. Le concept de gouvernance permet à ces institutions internationales d’avoir un impact sur l’économie, le social, le développement des PVD. C’est une manière de parler “ politique ” alors qu’elles n’ont pas mandat explicite de le faire. Une manière de parler “ politique ” sans la nommer en suggérant “ …l’effort pour dégager un consensus ou obtenir le consentement nécessaire à l’exécution d’un programme dans une enceinte où de nombreux intérêts divergents entrent en jeu. ” (De Alcantara C-H). Ici les institutions internationales expliquent aux Etats aidés ce qu'il est bien de faire ou non, avec une certaine neutralité politique et diplomatique (de façade).

Ainsi les mesures de bonne gouvernance sont : une bonne administration décentralisée et comptable, une fonction publique légère, efficace et transparente, un système judiciaire crédible, et la lutte contre la corruption. La gouvernance est le fondement de la gestion participative, démocratique et transparente des affaires publiques.

Mais en réalité il s’agit d’instaurer le modèle libéral de “ l’Etat de droit ” avec la primauté de la loi. L’idéal libéral d’une économie ouverte, où les informations circulent librement, où tout déficit public doit être combattu. Ainsi la gouvernance s’emploie désormais pour désigner le meilleur mode de gestion publique possible, non seulement dans les pays du Tiers monde sous ajustement structurel mais dans l’ensemble du monde occidental. Elle apparaît comme une clef commune pour la régulation de sociétés différentes dans un cadre global.
La “ Corporate gouvernance ”

L’Etat n’est pas le seul acteur à employer le terme de “ gouvernance ”. Le monde des entreprises a lui aussi donné une signification à ce terme. On parle ici de “ corporate gouvernance ”, de “ gouvernement d’entreprise ”. Cette expression traduit la préoccupation des actionnaires (née en Angleterre avec les affaires Maxwell, Polypeck…), qui cherchent à assurer leurs gains en vérifiant la gestion de l’entreprise financée, en surveillant son activité, en exerçant leurs droits d’actionnaires ainsi que le recours contentieux. Ce concept est un critère d’attente, il est associé à la surveillance économique, financière et morale de l’entreprise.

B. Le 11 septembre 2001 ?

L’attentat aux tours jumelles de New York du septembre rappelle la façon dramatique la terreur (a) et le choc des civilisations (b).

a. La terreur

Le terme « terrorisme » est imprécis. Depuis deux siècles, il a été utilisé pour désigner indistinctement tous ceux qui recourent, à tort ou à raison, à la violence pour tenter de changer l'ordre politique.
L'expérience montre que, dans certains cas, cette violence était nécessaire. « Tous les moyens sont légitimes pour lutter contre les tyrans », disait déjà, en 1792, Gracchus Babeuf.

Comme principe d'action, le terrorisme a été revendiqué, au gré des circonstances, par presque toutes les familles politiques. Le premier théoricien à proposer, dès 1848, une doctrine du

terrorisme est l'allemand Karl Heinzen dans son essai Der Mord (« Le Meurtre »), dans lequel il estime que tous les moyens sont bons pour hâter l'avènement de... la démocratie ! En tant que démocrate radical, Heinzen écrit : « Si vous devez faire sauter la moitié d'un continent et répandre un bain de sang pour détruire le parti des barbares, n'ayez aucun scrupule de conscience. Celui qui ne sacrifierait pas joyeusement sa vie pour avoir la satisfaction d'exterminer un million de barbares n'est pas un véritable républicain ».De nombreux anciens « terroristes » sont devenus des hommes d'Etat respectés.

La guerre en Afghanistan et la propagande actuelle peuvent laisser croire qu'il n'est de terrorisme qu'islamiste. C'est évidemment faux. Au moment même où se déroule ce conflit, d'autres « terrorismes » sont à l'oeuvre, un peu partout, dans le monde non musulman. Celui d'ETA en Espagne, celui des FARC et des paramilitaires en Colombie, celui des Tigres tamouls au Sri Lanka. Hier encore, celui de l'IRA et des unionistes en Irlande du Nord, etc.

Le 31 janvier 2002, le secrétaire d'Etat à la défense, M. Donald Rumsfeld, déclarait : « Le vrai souci, actuellement, est le lien existant entre les réseaux terroristes et les Etats terroristes possédant des armes de destruction massive. Il doit emmener la population du monde entier à comprendre ce à quoi nous avons affaire : Quelque chose d'entièrement différent de ce qui a existé à d'autres périodes, qui ne menace pas des milliers de vies, mais bien des centaines de milliers. Imaginez seulement la puissance et à la létalité de ces armes ! »

« Depuis le 11 septembre, M. Bush observait dans son discours du 4 avril, je m'acharne à faire comprendre ce message : tout le monde doit choisir, on est soit avec le monde civilisé, soit avec les terroristes. Tout le monde, au Proche-Orient, doive choisir et agir de manière plus décisive, en paroles comme en actes, contre le terrorisme. Le président de l'Autorité palestinienne ne s'est pas opposé de manière constante aux terroristes, il ne les a pas affrontés. La situation dans laquelle [M. Arafat] se trouve lui incombe en grande partie. Il n'a pas saisi les chances qui lui ont été données, et a donc trahi les espoirs du peuple qu'il est censé diriger. Etant donné son échec, le gouvernement israélien se voit dans l'obligation de frapper des réseaux terroristes qui tuent ses citoyens... Et alors qu'Israël fait un pas en arrière, les responsables palestiniens et les voisins arabes d'Israël doivent s'avancer et montrer au monde qu'ils sont véritablement du côté de la paix. Le choix, et le fardeau, leur appartient. »
Le terrorisme est défini selon le code pénal Français comme arme du pauvre, outil du plus faible. Il est aussi ancien que la guerre. Cependant il a profité du développement des communications pour s’internationaliser et jouer de l’écho médiatique.
Malgré la variation des définitions proposées Le terrorisme n’indéfini, mais il est un instrument utile pour ces acteurs pour atteindre un but politique ou de substituer une violence factieuse à celle de l’Eta, seul détenteur légitime de violence.

b. Le choc des civilisations

Le 11 septembre a intensifié la théorie de Samuel P.Huntington, publier en 1993 le choc des civilisations, il a cité huit cultures : Occidentale, confucéenne, japonaise, islamique, hindoue, slave orthodoxe, latino-américaine et - peut-être – africaine(il n’était pas sûr que l’Afrique est vraiment civilisée !).

Chacune incarnait différents systèmes de valeurs symbolisés chacun par une religion,“ sans doute la force centrale qui motive et mobilise les peuples”, car seul l’Ouest valorise
“ L’individualisme, le libéralisme, la Constitution, les droits humains, l’égalité, la liberté, le règne de la loi, la démocratie, les marchés libres”. C’est pourquoi l’Ouest (c’est-à-dire les Etats-Unis) doit se préparer militairement à affronter les civilisations rivales, et notamment les deux plus dangereuses : L’Islam et le Confucianisme, qui, si elles devaient s’unir, menaceraient le monde.

Cette thèse est confirmée par Oussama Ben Laden en déclarant que «le monde n’est pas un. Les civilisations unissent et devisent l’humanité…Le sang et la foi : Voilà ce à quoi les gens s’identifient, ce pour quoi ils combattent et meurent ». Tout cela donne aux décideurs de Washington une couverture utile.

Mais il faut noter que ce choc s’il existe vraiment c’est que la stratégie et la politique économique de l’occident, basée sur la politique de « deux poids, deux mesures » qui les inspire surtout dans le Proche-Orient, l’occident s’est révélé totalement incapable de garantir la création d’un Etat palestinien viable et indépendant.

II. La Gouvernance économique

La fin du vingtième siècle est caractérisée par une révolution technologique dans le domaine des communications, la planète est devenue un petit village. L’économie a profité de cette mutation, la Mondialisation s’affirme comme principale caractéristique du monde contemporain(I), et des Acteurs se cristallises(II).

I. La Mondialisation

Aujourd’hui, la réalisation d’un produit se conçoit pour l’ensemble de la planète. Les investissements, les usines, la main d’œuvre nécessaire à la fabrication, les transports qui vont permettre de la distribuer s’organisent à l’échelle du globe. L’économie s’est mondialisée.
La mondialisation de l’économie est devenue une arme double tranchant, envisagent une prospérité (1), tandis que les autres revendiquent La pauvreté (2).

1. La prospérité envisagée
.
L’implantation transnationale des grandes entreprises et développement des échanges et des communications à l’échelle planétaire sont des signes d’identité de la mondialisation ». L’économie et les finances mondialisées sont la majorité des gouvernements de la planète ont adopté pour libéraliser les mouvements de tous les facteurs de production, à l’importante exception de la force de travail. Ces mesures sont combinées dans le troisième et premier monde avec des programmes monétaristes de lutte contre l’inflation et d’ « assainissement » des dépenses publiques, notamment dans le secteur social, éducatif, sanitaire, etc.. Elles sont destinées à maintenir la confiance des investisseurs, c’est à dire, à maintenir un rendement élevé et sûr pour les investissements et les titres de la dette.

La bonne gouvernance de l’économie est l’application discipliné des plans d’ajustement structurel désormais radicalisés « stratégies de réduction de la pauvreté ».

C’est pourquoi les défendeurs de la mondialisation croient qu’à travers cette dernière le monde connaîtra une prospérité sur l’échelle économique puisque la planète se transformera en un

marché, où chacun peut tirer des gains sur le point de l’égalité. Pour cela il faut adhérer dans la mondialisation de l’économie afin de trouver une place parmi les pays avancés et éviter la marginalisation.

2. La pauvreté revendiquée

La mondialisation a engendré l’apparition d’un mouvement contestateur, la victoire de Seattle a montré des revendications anti mondialisation, pour un développement social fondé sur l’accès concret de tous les êtres humains aux droits à la vie, qu’ils soient individuels ou collectifs.

Les mouvements sociaux contestateurs se multiplie par tout dans le monde pour défendre les pays les marginaux de la terre. Les évènements de Gênes ont montré que la société civile internationale existe et elle exprime en haute voix pour faire entendre les politiques. Le G 8 a échoué dans la fonction de gouvernement globale qu’il s’était attribuée. Confronté à une mobilisation et une résistance massive, les gouvernements du G8 ont répondu par la répression et la violence.
Le sommet de Doha a conformé le caractère illégitime de l’organisation mondiale du commerce. Son « agenda de développement » défend uniquement les intérêts des multinationales. En lançant un nouveau cycle, l’OMC se rapproche de son objectif d’une marchandisation globale.

Les anti-mondialiste soutiennent que le monde dans lequel on vit ne peut pas être une marchandise à vendre. L’appel des mouvements sociaux à Porto Algere pour résister au néolibéralisme, à la guerre et au militarisme pour la paix et la justice sociale a été bien soutenu.

II. Les Acteurs

La mondialisation a engendré l’apparition des acteurs qui vont porté les flambeaux de néolibéralisme, se sont : Les Institutions(A)et Les Etats(A).

A. Les Institutions

Après le 11 septembre 2001, les institutions internationales ont resté fidèles a l’économie capitaliste productiviste mondiale. Sous la pression des Etats –Unis, les organismes mondiaux financiers et économiques reprennent leurs comportements antérieurs.

La Banque mondiale est priée de favoriser les pays alliés de Washington ; le fonds monétaire international (FMI) ne remet pas en cause ses échecs liés au mépris qu’il porte aux problèmes sociaux et environnementaux dans ses réformes dites d’ « ajustement structurel » ; l’Organisation mondiale du commerce (OMC), après la conférence de Doha, reprend de plus belle la libéralisation multilatérale des services, Après la marchandisation de la terre, et travail.
Ces institutions vont jusqu’à étendre l’économie capitaliste du marché. Ils s’emploient à mettre la santé, l’éducation et la culture entant que marchandise.

B. Les Etats

Pour être une superpuissance mondiale, il faut des capacités économiques considérables, une armée forte, rayonnement culturel, technique et scientifique. Aucune puissance ne cumule complètement tous ces atouts : elle aurait une situation de monopole et exercerait son hégémonie sur le monde. Seuls les Etats-Unis se rapprochent de ce modèle.
Les Etats-Unis sont devenus le principal pivot économique de la géopolitique mondiale. Leur puissance économique reste considérable, mais les difficultés intérieures sont importantes.

Il manque au Japon et l’Union Européenne la puissance militaire et diplomatique, l’Europe n’est pas assez unie politiquement pour apparaître, à court terme, comme une puissance à part entière sur la scène internationale. Elle n’apparaît toutefois pas comme un ensemble capable de parler d’une seule voix mais pour la première fois la commission européenne a pris des mesures de rétorsion contre les Etats-Unis, qui ont augmenté les droits de douane sur certains acier pour protéger leur industrie.

III. La Gouvernance politique

Après le 11 septembre 2001, l’ONU va connaître un coma profond (A), où le leadership des Etats-Unis(B), atteindre son apogée.

A. Le coma de l’ONU

Le coma de l’ONU est du à l’échec de la réforme du conseil de sécurité (1) et Défaite de la Sécurité collective(2).

1. Echec de la réforme du conseil de sécurité

Le Conseil de sécurité assurant l’action rapide, est efficace en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationale et reconnaît qu’en s’acquittant des devoirs que lui impose cette responsabilité, il doit agir conformément aux buts et principes des Nations Unies.

Après les attentats contre les tours jumelles, le Conseil de Sécurité est transformé en simple chambre d’enregistrement des positions d’en simple chambre d’enregistrement des positions des Etats-Unis, l’absence de tout contrôle de conformité avec la Charte des décisions du Conseil de sécurité permettant à celui-ci de tout accepter par opportunité politique sans considération pour le droit. C’est pourquoi la réforme de l’organisation internationale en générale et le Conseil de sécurité en particulier devienne une nécessité pour confirmer un e gouvernance mondiale efficace.

La gouvernance au niveau international suppose une démocratisation des structures de décision par lesquelles elle s’exerce. Le Conseil de sécurité de l’ONU en est un excellent exemple. Reflétant la répartition du pouvoir et les alliances de 1945, sa composition ne correspond plus exactement aux caractéristiques ni aux besoins de notre monde planétaire.
Il en est de même de certains grands forums économiques ; or, comme les effets de la mondialisation n’épargnent personne et que ses bienfaits doivent profiter à tous, tous les pays doivent avoir leur mot à dire.

2. Défaite de la Sécurité collective

Le conflit armé entre les Etats-Unis et l’Afghanistan, officiellement consécutif aux attentats de New York et de Washington, est une étape supplémentaire dans le processus de déclin du droit international et dans l’approfondissement du coma dans lequel se trouve l’ONU.

L’intervention, militaire des Etats-Unis en Afghanistan a violé la sécurité collective instaurer par l’ONU entant que conception des relations internationales, fondée sur le désarmement et la mise en place de mécanismes de contrôle et d’arbitrage permettant de résoudre les conflits sans recours à la violence. La résolution 3314 (XXIX) du 14 décembre 1974 de l’Assemblée Générale des Nations Unis avait pris soin de définir la notion d’agression qui ne pouvait qu’être le fait

d’un Etat, ou, ajoutait la cour internationale de justice, d’une bande armée commanditée par un Etat.Or, les faits reprochés aux Talibans ne sont que l’hébergement et la non-livraison des présumés terroristes, ce qui n’est pas synonyme d’agression.

La guerre d’Afghanistan a entraîné une confusion entre légitime défense et représailles sauvages. Rien ne prouve en effet que les Etats-Unis aient été dans l’impossibilité d’annihiler les réseaux terroristes par d’autres moyens que des bombardements massifs d’une population entière. Ni les Etats-Unis ni les Nations Unies n’ont essayé de mettre en oeuvre les dispositions de la charte traitant de la négociation et de la recherche de la conciliation. Ce sont là des conditions fondamentales et préalables de toute action coercitive. Les bombardements systématiques et prolongés de l’Afghanistan par l’aviation américaine ( qui n’excluent pas l’attaque ultérieure d’autres Etats) tendent à être hors de proportion avec l’acte illicite auquel ils ont pour but de répondre et dégénérer en guerre véritable, hors de toute humanité supérieure à celle de toutes les autres victimes des relations internationales.

B. Le leadership des Etats-Unis

Le leadership des Etats-Unis est confirmé dans la Gérance des crises en utilisant son influence diplomatique (1), pour monopoliser des ressources mondiales(2).

1. La Gérance des crises

Quand on parle de l’influence diplomatique, la diplomatie américaine doit flotter sur la surface des relations internationales puisque cette hyper puissance utilise tous les moyens pour atteindre les lignes directrices de sa politique extérieur, on peut cité le rôle des Etats-Unis au Proche-Orient et la conclusion d’accords entre les Palestiniens et les Israéliens, malgré l’impasse politique qui s’aggrave actuellement.

2. Le monopole des ressources

Les Etats-Unis comme hyper puissance pour sauvegarder sa place dans le monde doit mettre la main sur les ressources du monde puisque ce dernier défend ce monde. On assiste maintenant à un retour à « l’ancien monde nouveau », gouverner par l’empire américain qui monopole les terres. C’est pourquoi des voix contestatrices de cet empire néocoloniale se multiplie dans le monde.
« Ils veulent occuper nos pays, voler nos ressources, imposer leurs argents pour nous diriger(..) de plus ils veulent que nous soyons d’accord. ».
L’intervention militaire des Etats-Unis a pour but de mettre la main sur les ressources primaires sur tout le pétrole, la guerre de Golf 1990 s’inscrit dans ces perspectives. La guerre en Afghanistan n’est que le même moyen pour justifier les mêmes fins. ( monopoliser les ressources du Cocasse).
Le désir américain d'avoir le monopole sur les ressources du monde, pousse les militaires à mener des guerres financées par des firmes. L’esprit colonial est de retour sous couverture de défendre le monde contre des groupes terroristes et Etats voyous.

IV. La gouvernance militaire.

L’échec du nouveau concept stratégique(A), La croisade anti- terroristes (B).

A. L’échec du nouveau concept stratégique

La signature en avril 1949, du Traité de Washington, qui instituait un système de sécurité commune fondé sur un partenariat entre ces douze pays, qui a donné naissance à OTAN, qui a eu pour objectif premier d’assurer la défense et la sécurité immédiate de ses pays membres contre une menace potentielle résultant des politiques et de la capacité militaire grandissante de ce qui était alors l’Union soviétique.

Le Traité de l’Atlantique Nord, qui constitue le fondement juridique et contractuel de l’Alliance, a été établi dans le cadre de l’article 51 de la Charte des Nations Unies, où est réaffirmé le droit naturel des Etats indépendants à la légitime défense, individuelle ou collective.

Après l’effondrement de l’ennemi communiste, l’OTAN a perdu sa légitimité d’existence. Pour éviter la retraite de cette machine militaire, les stratèges de l’OTAN ont pu élaborer un nouveau Concept stratégique. Ce Concept a été adopté à Rome par les Chefs d’Etat et de gouvernement de l’OTAN en novembre 1991 proposait une approche large de la sécurité, fondé sur le dialogue, la coopération et le maintien d’un potentiel de défense collective.

Après le 11septembre, les Etats-Unis n’ont pas eu recours aux services de l’OTAN, pour la guerre en Afghanistan, et de ce fait à la coopération institutionnelle avec l’Europe, mais ils ont agi de façon indépendante à la tête d’un contingent multinational, en confiant à l’Europe le rôle d’assistance humanitaire et d’aide au développement.

Pour cette guerre, les Européens ont choisi d’invoquer l’article 5 du traité constitutif de l’OTAN signée le 4 avril 1949, qui stipule : Les parties « conviennent qu’une attaque armée contre l’une ou plusieurs d’entre elles survenant en Europe ou en Amérique du Nord sera considérée comme une attaque se produit, chacune d’elles(…) assistera la partie ou les parties attaquées en prenant aussitôt, individuellement et d’accord avec les autres parties, telle action qu’elle jugera nécessaire, y compris l’emploi de la force armée(...) ».

Chaque nation agira avec les moyens qu’elle juge adaptés, et les Etats-Unis ont clairement affirmé qu’ils entendaient demeurer maîtres des opérations. Et il n’en demeure pas moins qu’avec ou sans accord politique entre l’Alliance atlantique.

B. La croisade anti-terroriste

Les Etats-Unis ont pu approfondir ses choix : le montant annuel alloué au secteur de la défense s’élève maintenant à379 milliards de dollars, ce qui représente 40% du budget militaire mondial, soit plus su budget militaire mondial, soit pus du budget des 14 puissances militaires réunies, alors que le budget militaire total annuel de l’union Européenne s’élever à 140 milliards de dollars. La croissance du budget de la défense américain est assurée pour les années suivantes, jusqu'à atteindre 451,4 dollars en 2007, ce qui correspondra finalement à une hausse de 73,75% pour la décennie 1997-2007.

La guerre en Afghanistan a renforcé la capacité de projection de force avec rapidité et précision sur d’énormes distances, le pentagone demande des bombardiers à long rayon d’action, des avions sans pilotes, des missiles de croisière, des munitions de précision intelligentes. L’Administration lui répond en déposant 12 fois plus pour la production de trois chasseurs

tactique concurrents- plus de 300 milliards de dollars pour le Joint Strike Fighter, le F-22 et le F/A-18 que pour les avions sans pilotes, et en confirmant plus que jamais la nécessité d’un système de défense anti-missiles.

Après le début des opérations militaires en Afghanistan, la présence militaire américaine s’est élargie à l’Asie Centrale. Aujourd’hui l’Ouzbékistan héberge 3000 militaires américains, de nouvelles bases militaires se sont installées au Kirghizstan, ajouter à cela 200 conseillers américains ont été envoyés en Géorgie.

« Ce qui se passe aux Etats-Unis nous concerne » déclare Jacques Chirac, l’ensemble du monde économiquement développé dont les régimes sont plus ou moins démocratiques, se sont rassemblés sur ce constat qui transcende la solidarité affligée réelle des alliés européens «Cela aurait pu nous arriver aussi ».

Les Etats-Unis et leurs alliés européens s’engagent dans un même combat contre le terrorisme, ce combat permet d’identifier l’Afghanistan comme Etat protecteur du réseau. « Ce n’est pas une bataille entre les Etats-Unis et le terrorisme, mais entre le monde libre et démocratique et le terrorisme ». La résolution 1368 va servir entant que base légale pour la compagne contre le terrorisme en invitant les citoyens de s’armer de patience puisque la lutte sera longue.

La guérilla des Taliban n’est pas finie et Ben Laden n’a été pas capturé «ni mort, ni vif », L’administration américaine déclare la guerre contre « les Etats voyous » qui protégent et hébergent les mouvements terroristes.

La guerre globale est déclarée par Washington, contre les Etats hors- la-loi qui constitue une menace pour ses voisins et pour, un Etat voyou n’est pas simplement un Etat criminel, c’est un Etat qui ne pliait pas ordres des puissants, et en particulier des Etats-Unis, eux-mêmes évidemment à l’abri de cette catégorisation infamante.

CONCLUSION

Après le 11septembre 2001, le monde est entré dans une phase de l’anarchie d’après le professeur Jean Paul Jaubert un Colloque sur le transformation de la guerre, les Etats-Unis entendent définir seuls les normes de la vie internationale, ils relancent une course aux missiles antimissiles qui menace l’ensemble des accords de désarmement, en marginalisant l’ONU, ils ont clairement violé le droit international et la charte des Nations Unies. Tout comme ils rejetant la nouvelle cour pénale internationale et refusent de signer ou la ratifier des textes de première importance pour l’humanisation de la planète comme le traité de Kyoto.

Les soldats américains sont prêts à exécuter tout ce que « leur commandant en chef leur demandera de faire », a déclaré, le général Richard Myers, chef d’état-major interarmées des Etats-Unis. Le langage des armes est seul à régner de nos jours, « vaincre deux agresseurs en même temps tout en ayant la possibilité de mener une contre-offensive majeure et d’occuper la capitale d’un ennemi pour y installer un nouveau régime ».

Cette doctrine militaire américaine a été appliquée en Afghanistan, en l’adoptant à la nature particulière du terrain et à la disposition des forces en présence. Le « tapissage » du terrain a permis aux forces terrestres soutenues ou recrutées par les Etats-Unis de progresser avec l’aide de quelques unités spéciales américaines, sans avoir à livrer de combat majeur, le nombre de victimes des bombardements n’a pas été publié.
La guerre contre le terrorisme continue bien que la chasse à l’homme ne soit pas finie.
« L’opération printemps de désert » contre l’Iraq, que les militaires américains vont le mettre en application septembre 2002, démontre la dérive de la puissance « made in USA » sans précédent qui engendre des effets de la haine néfaste pour un monde qui peut supporter tout le monde.

Peut-on dire y a une menace à la paix et la sécurité internationale ?

Ainsi va le monde..



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Sites utiles :

• Conseil de l'Union européenne : http://ue.eu.int

• Conseil européen : http://ue.eu.int

• Commission européenne : http://europa.eu.int/comm/index_fr.htm

• Parlement européen : http://www.europarl.eu.int/

• Cour de Justice et Tribunal de première instance : http://curia.eu.int/

• Cour des comptes : http://www.eca.eu.int

• Médiateur européen : http://www.euro-ombudsman.eu.int/

• Banque européenne d'investissement : http://bei.eu.int/

• Banque centrale européenne : http://www.ecb.int/

• Comité économique et social : http://www.ces.eu.int/

• Comité des régions : http://www.cor.eu.int/

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