Le comité Nobel norvégien a décidé de distinguer trois femmes aux parcours exemplaires.

Ellen Johnson Sirleaf, première présidente élue d'Afrique. SIPA/Paul Hackett
En désignant comme lauréates les Libériennes Ellen Johnson
Sirleaf et Leymah Gbowee, ainsi que la Yéménite Tawakkol Karman, le
comité Nobel norvégien réaffirme sa volonté de défendre les droits de
l'Homme partout où ils sont menacés. L'an dernier, c'était en Chine,
avec l'attribution du prix à l'intellectuel Liu Xiaobo, 55 ans, figure
de proue du mouvement démocratique de Tiananmen en 1989, qui purge
actuellement une peine de onze ans de prison. Aujourd'hui, c'est
l'Afrique et le Moyen-Orient qui sont désignés comme des terrains
privilégiés de la défense des droits fondamentaux.
Ellen Johnson Sirleaf : "la dame de fer"

Première
lauréate, Ellen Johnson Sirleaf, 72 ans, est la première présidente
élue d'Afrique. Surnommée « la Dame de fer », elle est à la tête d'un
pays sorti de 14 ans de guerres civiles (250.000 morts). Economiste
formée à Harvard, cette mère de quatre enfants et grand-mère de huit
petits-enfants a travaillé pour l'ONU et la Banque mondiale. Elle reçoit
son prix quatre jours avant de briguer un second mandat à la tête de
son pays, lors d'une élection qui s'annonce très indécise.
Leymah Gbowe : "la guerrière de la paix"

Tawakkol Karman : la journaliste activiste

Troisième
lauréate et benjamine du trio, la Yéménite Tawakkol Karman, 32 ans, est
une figure emblématique du soulèvement populaire contre le président
Ali Abdallah Saleh. Journaliste, elle a été l'une des animatrices des
manifestations d'étudiants qui ont précédé le soulèvement, avant d'être
brièvement arrêtée.
Elles sont respectivement les 13e, 14e et 15e
femmes à recevoir la prestigieuse distinction. Avant elles, il y a eu
la Kenyane Wangari Maathaï (2004), l'Iranienne Shirin Ebadi (2003), la
Guatémaltèque Rigoberta Menchu Tum (1992), la Birmane Aung San Suu Kyi
(1991) ou Mère Theresa (1979).