Le général Ali Seriati, l’ex-chef de la sécurité du président déchu Zine El Abidine Ben Ali acquitté vendredi par la justice dans un procès pour
falsification de passeports destinés à faire fuir Ben Ali et sa famille le 14 janvier, affirme être victime d’une mise en scène montée par l’ex-ministre de la Défense Ridha Grira.
falsification de passeports destinés à faire fuir Ben Ali et sa famille le 14 janvier, affirme être victime d’une mise en scène montée par l’ex-ministre de la Défense Ridha Grira.
Cet homme-clé du système a répondu vendredi aux questions de l’AFP
par le biais de son frère Youssef lors de sa visite au prisonnier à la
base de l’Aouina, près de Tunis, où il est détenu pour être rejugé pour
complot contre la sécurité intérieure de l’Etat.
Vos avocats ont évoqué une mise en scène pour vous inculper. Pouvez-vous en détailler les éléments et les auteurs?
Vos avocats ont évoqué une mise en scène pour vous inculper. Pouvez-vous en détailler les éléments et les auteurs?
Ridha Grira était derrière de tout ce qui c’était passé. Il voulait
m’écarter à tout prix. C’est lui qui a donné l’ordre de m’arrêter avec
le consentement du président déchu, à qui on avait déjà soufflé que je
préparais un coup d’Etat.
Ridha Grira a eu trois fois l’ex-président au téléphone depuis
l’avion qui le menait en Arabie saoudite. J’étais de trop dans un plan
dirigé par Ridha Grira et il devait m’écarter.
Pourquoi avez-vous aidé Ben Ali à fuir et échapper à la justice?
Ma fonction était de protéger le président quel que soit son
identité. Je n’ai fait que mon boulot et j’ai été fidèle à mon travail
et à mon peuple jusqu’à la dernière minute. Je suis un militaire et je
n’ai jamais élu qui que se soit.
On vous accuse d’avoir préparé un coup d’Etat et poussé le président déchu à quitter le pays?
Oui, j’ai poussé Ben Ali à quitter le pays pour épargner un bain de
sang à la Tunisie et non pour faire un coup d’Etat. Je n’ai jamais été
un politicien et je n’avais pas d’ambitions de ce genre.
Après l’arrestation des Trabelsi j’ai eu peur qu’il ne les fasse
libérer et provoquer ainsi une bataille sanglante entre services de
sécurité pro et anti Ben Ali.
Dès le décollage de l’avion de Ben Ali à 17h54 de la base militaire
de l’Aouina (près de Tunis) j’ai donné l’orde à mes commandos de
regagner le palais présidentiel, puis j’été arrêté à 18H17 par un
colonel de la base aérienne au moment où je prenais un café dans le
salon d’honneur.
J’ai alors senti que quelque chose se tramait.