Pierre Henry, le directeur général de l'association France terre d'asile, vient de déposer plainte contre X. En cause : des menaces de mort postées sur le site Fdesouche.com, ainsi que des commentaires qu'il juge diffamatoires et insultants.
Cette fois c’en était trop.
J’ai longtemps supporté d’être maltraité par les sites d’extrême-droite, insulté à cause de l’action articulée autour de valeurs humanistes et universelles que l’organisation que je dirige, France terre d’asile, mène en faveur des migrants. L’immigration est un thème qui déclenche les passions - surtout quand il est délibérément et faussement associé à l’islam et à l’insécurité - et je savais que tenter le dialogue ou la pédagogie avec des individus fermement chevillés à leur xénophobie serait improductif.
Alors je laissais passer. Jusqu’à ce que l’audace des extrémistes du net atteigne des sommets d’infamie avec des attaques visant Stéphane Hessel - parrain de l’un de nos centres pour demandeurs mineurs étrangers isolés - et certains de mes collaborateurs aux noms à consonance maghrébine.
Jusqu’à ce qu’une déferlante de haine et de violence suive l’une de mes interviews : me voilà, entre autres gracieusetés, "méritant "une balle" ou encore la pendaison "au bout d’une corde de piano accroché à un réverbère". Cette fois la coupe était pleine, suffisamment pour avoir envie de dire stop à la haine.
J’ai donc porté plainte. Contre X. Contre la "fachosphère" et son représentant le plus actif, le site François de souche.
Ce site est un modèle dans le genre radical avec figurants "courageux" sous plumes anonymes qui écrivent sans tabous et se relayent la haine en cherchant l’escalade. Ces X, hors la loi républicaine, hors la démocratie, répandent en toute impunité sur la toile leurs propos haineux qui finissent par se banaliser. Et ce, dans un contexte politique qui l’autorise.
Ce site est un modèle dans le genre radical avec figurants "courageux" sous plumes anonymes qui écrivent sans tabous et se relayent la haine en cherchant l’escalade. Ces X, hors la loi républicaine, hors la démocratie, répandent en toute impunité sur la toile leurs propos haineux qui finissent par se banaliser. Et ce, dans un contexte politique qui l’autorise.
Ces conversations du net ressemblent à celles qui sévissaient dans les "café du commerce" des années soixante-dix, quand une partie de la France s’affichait raciste avec ses "ratonnades" et ses "Dupont Lajoie" capables de "torturer un arabe pour se distraire", de le passer par la fenêtre d’un train, de l’incendier dans son logement, de mener des expéditions punitives en meute contre les immigrés.
Nous aimons à penser que cette époque est révolue. Gardons-nous de tout idéalisme. Les défilés racistes, antisémites, se tiennent aujourd’hui sur les forums, bras tendus droits vers la haine et celui qui le tend n’a ni nom ni visage jusqu’au moment ou de virtuel, le crime devient bien réel.
Déposée, la plainte doit maintenant être instruite pour que l’on sache vraiment au nom du bien public qui se cache derrière le site François de souche.
Déposée, la plainte doit maintenant être instruite pour que l’on sache vraiment au nom du bien public qui se cache derrière le site François de souche.
L’intérêt général le commande pour tenter de stopper la déferlante xénophobe et raciste qui s’abat sur l’Europe. L’alternative commence d’abord par la maîtrise des mots et des représentations.
Pierre Henry