Tunisie

dimanche 13 mars 2011

Les collabos de Leïla Trabelsi

TUNIS - Trois proches collaborateurs du président tunisien déchu Zine El Abidine Ben Ali, dont un ancien ministre de l'Intérieur et ancien président du Sénat, ont été placés en détention sur une base militaire près de Tunis, a-t-on appris samedi de source judiciaire.
L'ex-ministre Abdallah Kallal et deux anciens conseillers présidentiels, Abdel Aziz Ben Dhia et Abdel Wahab Abdallah, se trouvaient déjà en résidence surveillée depuis le 23 janvier.
"Ils sont poursuivis pour différentes affaires de corruption", a ajouté la source, citant notamment "dilapidation de deniers publics" et "abus de pouvoir".
Ils sont accusés aussi d'"implication dans la torture, de corruption politique et financière, et d'avoir porté préjudice à l'administration pour réaliser des intérêts personnels", a indiqué en soirée la télévision d'Etat.
Les trois hommes ont été emmenés jeudi par la brigade criminelle au bureau du procureur général, a ajouté la source judiciaire à l'AFP.
"Au bout de vingt minutes au parquet où ils n'ont pas été interrogés, les trois hommes ont été arrêtés et conduits vers la base militaire de l'Aouina, près de Tunis où ils ont été placés en détention", a-t-on poursuivi.
"Samedi, ils ont été interrogés par le juge d'instruction, Mondher Ben Jaafar, qui a émis à leur encontre des mandats de dépôt", a indiqué la même source.
A leur sortie du bureau du juge, les trois hommes, entourés de policiers et de militaires, ont été conduits dans un fourgon de police, selon des images diffusées par la télévision d'Etat, qui a ensuite montré leurs visages filmés à travers les barreaux du fourgon.
M. Kallal avait démissionné de ses fonctions de président du Sénat deux jours après avoir été placé en résidence surveillée.
Abdel Aziz Ben Dhia, conseiller de Ben Ali, était l'un des architectes de sa politique, alors que Abdel Wahab Abdallah, autre éminence grise de Ben Ali, ministre-conseiller à la présidence, avait la haute main sur l'information.
Plusieurs autres collaborateurs de Ben Ali ou membres de sa famille et de celle de son épouse, Leïla Trabelsi, sont également détenus sur la base de l'Aouina, de source judiciaire.
L'ancien ministre de l'Intérieur Rafik Belhaj Kacem, limogé le 12 janvier à l'avant-veille de la chute de Ben Ali et arrêté le 3 février, a été accusé d'homicide volontaire.